RAIPONCE de Byron Howard et Nathan Greno ***
Il était une fois une belle Princesse répondant au doux et curieux nom de Raiponce qui naquit dans un royaume idéal dont le bon roi et la très jolie reine étaient aimés de tous leurs sujets. Hélas tout ne pouvant jamais être pour le mieux dans ce monde de brutes, une vilaine bonne femme, vieille et laide, Mère Gothel, kidnappe la petite encore au berceau pour s'emparer de sa chevelure aux pouvoirs magiques de jeunesse éternelle, de guérison... et toute cette sorte de choses à condition que les cheveux demeurent sur la tête de sa propriétaire. La vieille se voit donc contrainte de séquestrer dans une tour inaccessible le bébé qui devient une petite fille puis une belle jeune fille, en la couvrant d'un étrange et envahissant amour et prétendant la protéger du monde cruel extérieur. Mais à 18 ans, la belle a des velléités d'indépendance, des rêves d'évasion et de liberté. Sa rencontre inopinée avec Flynn Rider, voyou charismatique qui s'la pète, recherché par toutes les polices du royaume va évidemment changer la donne et le cours des événements qui vont entraîner Raiponce dans une succession d'aventures et de drames.
Chez Walt Disney il y a souvent une Princesse qui s'ignore mais qui finira par retrouver statut et position sociale. Mais aujourd'hui, même si au final le résultat sera le même : "Ils vécurent heureux et...bla bla bla" (ben oui, l'amour finit toujours par avoir raison des plus rebelles), elle ne somnole plus en soupirant qu'un Charmant vienne la délivrer. C'est elle qui prend son destin en mains en faisant du premier macho qui passe, son otage et en lui proposant un marché !
Les héros du dernier Disney (j'ai dû en rater pas mal mais celui-ci est vraiment formidable je trouve) sont donc une Princesse à la chevelure magique longue de 20 mètres (ce qui n'est pas toujours pratique), un bandit de grands chemins plein de charme, d'assurance et d'humour, un cheval qui va retourner sa veste, un petit caméléon qui s'appelle... non, je vous laisse découvrir (cte honte !!!), une vilaine, des pas beaux, une poêle à frire etc. Et tout cela est drôle, beau à regarder, parfois profond dans l'analyse psychanalytique des rapports mère/fille, plein d'action, de bonne humeur, de retournements de situations, de suspens, de bons sentiments et d'autres qui le sont moins. Il y a quelques numéros chantés et dansés pas désagréables du tout, qui servent au contraire à éclaircir certains points, de la magie un peu, des invraisemblances parfois mais l'ensemble est franchement réjouissant et puis, un grand retour en arrière vers la Princesse de mon enfance, Cendrillon, la moins passive des belles endormies, ne fait pas de mal du tout.
Cerise sur le sundae, le casting français est un régal de tous les instants. Si Raiponce est doublée en VF par Maeva Méline (inconnue de nos services) mais qui possède la voix idéale d'une princesse. Isabelle Adjani en vilaine mère de substitution abusive et Romain Duris en séducteur accomplissent des merveilles.